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Le samedi vingt-sixième de ce mois, Dupont, ser­gent de la bande des Seize, attaqua le colonnel d'Au­bra.,, et lui dit que dix des leurs en battroient tousjours vingt des siens. Auquel ledit d'Aubrai respondit fort à propos que ce n'estoit contre eux qu'on se vouloit bat­tre ; et que c'estoit affaire à Jan Roseau (0 à sis battre contre eux.
Ce jour, bruits à Paris de sédition; rumeurs dUes-pagnols la nuit; assemblée de capitaines. Aucuns di­soient que nous aurions la treufve, autres non: cha­cun empesché pour descouvrir le personnage que joua le duc de Maienne, auquel personne ne congnoist rien.
Le dimanche vingt-septième de ce mois, le curé de Saint-Germain de l'Auxerrois osta sa chaire à Moraines, curé de Saint Marri, disant qu'il preschoit en politi­que, pour ce qu'il parloit pour la paix, et avoit dit qu'il faloit recevoir .'heretique se convertissant; pres-cha ce jour deux fois seditieusement, comme de cous­tume, contre la paix et contre le Roy ; dit qu'il avoit pris expressement la chaire pour prescher, et l'avoit ostée à Moraines à cause de lvangile du jour, qui es­toit de la brebis perdue : sachant que c'estoit une évangile de politiques, et que l'autre n'eust failli à l'al-legoriser politiquement.
Le curé de Saint-André prescha ce jour le meurtre et le sang ; cria contre ceux qui avoient le glaive ma­tériel, qui ne faisoient aucune justice des politiques; que s'il eust eu la force de mesme le courage, qu'il en eust bien tué; et qu'on devoit pendre ou jetter à vau-l'eau tous ces demandeurs de paix et de treufve. Pres­cha madame la presidente Seguier presente, disant
Jan Roseau : c'étoit le nom dn bourreau.
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